Les dessous de l’électricité verte – ÉNERGIE#15

Vidéo

Sources

Dans cette vidéo je vous parle des offres d’électricité « verte », ou plutôt, des offres d’électricité 100% renouvelable. Vous comprendrez comment fonctionne ces offres et, du coup, quel sont leurs implications, leurs avantages et leurs limites.

(Des repères temporelles sont disponibles dans la description YouTube de la vidéo et au niveau de la barre de lecture).

N’hésitez pas à utiliser le très bel outil Eco2mix de RTE, le site electricityMap et celui d’écowatt.

Pour décortiquer votre facture d’électricité, je vous conseille ce thread de Kevin Arnoux. Sources utilisées: un document de la CRE (notamment figure 15) et cette page web.

Pour comprendre le marché de l’électricité et la responsabilité d’équilibre, de la vulgarisation par Qui est vert ? et Enerdigit.

Pour l’intensité carbone de l’électricité:
– La documentation de l’ADEME donnant l’intensité carbone en g(CO2)/kWh (voir l’onglet conventionnel et l’onglet renouvelables).
– Pour les émissions directes, ce document donne les quantifications utilisées par l’AIB (basées sur la base de données ecoinvent).
– Je me suis également servi des données disponibles sur le site de l’ADEME (il faut avoir un compte mais c’est accessible gratuitement).

Sur l’électricité « verte »:
Un document de Carbone 4 sur l’électricité « verte ».
Un document de l’ADEME sur les offres d’électricité verte (notamment sur la différenciation des offres, chose que je n’ai finalement pas abordé. D’ailleurs, cette réponse de l’UFE est intéressante à lire sur ce sous-sujet).
– Un document avec des controverses sur les garanties d’origine comme outil de traçabilité de l’électricité.

Dans la partie sur le nucléaire:
Karnfull est un fournisseur suédois qui propose une offre 100% nucléaire.
La directive 2009/72/CE du parlement européen et du conseil: […] où des informations concernant l’impact environnemental, au moins en ce qui concerne les émissions de CO2 et les déchets radioactifs résultant de la production d’électricité à partir de la totalité des sources d’énergie utilisées par le fournisseur au cours de l’année écoulée, sont à la disposition du public.

Sur les aspects économiques:
– Un document du sénat qui fait le point sur les montants du soutien aux énergies renouvelables électriques (voir aussi cet excellent article de S. Huet).
– Un rapport de Grexel sur le développement du marché des garanties d’origine.
– Pour une courbe, je me suis servi de données fournies par Commerg, un courtier spécialisé dans les garanties d’origine.

Pour les mix électriques obtenus après allocation contractuelle:
– Pour comprendre la méthodologie utilisée par l’AIB (notamment pour faire les mix résiduels), vous trouverez les documents sur cette page (notamment Revised Residual Mix calculation methodology (from 2020)). J’ai aussi parcouru ce document et celui-ci mais ils sont plus anciens.
– J’ai beaucoup utilisé le document 2019 de l’AIB European Residual Mixes qui donne les mix de production et les mix fournisseurs pour tous les pays européens.
EEX publie le mix résiduel français pour 2019
le mix résiduel norvégien (attribué à un norvégien ne disposant pas d’offre renouvelable).
– Les données pour la Norvège: exports de garantie d’origine et exports physiques d’électricité.

L’initiative RE100 réunit des entreprises qui se sont engagées dans une démarche 100% renouvelable (j’ai piqué le visuel ici).

Autres:
Le bilan électrique RTE 2019
– La thèse d’Étienne Durand: Électricité de source renouvelable et droit du marché intérieur européen (malheureusement pas en accès libre).
Is guarantee of origin really an effective energy policy tool in Europe? A critical approach (2019), A. Hamburger.
Contribution of green labels in electricity retail markets to fostering renewable energy (2016), M. Mulder & S. Zomer.
– Le GHG Protocol considère les deux approches (géographiques et contractuelles).
Rapport biannuel de l’institut luxembourgeois de régulation sur le système d’étiquetage.

11 réflexions au sujet de “Les dessous de l’électricité verte – ÉNERGIE#15”

  1. Bonjour,

    Prévoyez vous d’aborder la question du gaz renouvelable – « gaz vert » dans une prochaine vidéo?

    La méthanisation notamment semble en plein essor dans le monde agricole et il me semblerait important que ce sujet soit traité au travers d’une approche non partisane – ce qui, je le crois, est votre cas.

    Merci et merci pour votre remarquable travail de vulgarisation.

    Benjamin

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    • Bonjour,

      Oui, il faudrait. Quand ? Je ne sais pas :).

      De ce que j’en sais pour l’instant: c’est bien mais les volumes en jeu (même en développant) sont dérisoires par rapport à notre consommation actuelle de gaz naturel (fossile).

      Merci,
      Rodolphe.

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  2. Merci beaucoup pour toutes ces informations et tes vidéos.
    Je me renseigne sur ce sujet depuis peu, malgré tout je ne comprends pas les chiffres de 66g de CO2/kWh (monde) pour le nucléaire d’après l’ADEME, le GIEC l’estime à 12g. J’ai retrouvé cette même interrogation dans une question au Sénat, réponse : une erreur typographique!? Une erreur qui reste bien mise en avant… https://www.senat.fr/questions/base/2019/qSEQ190209117.html
    Autre question que j’aimerais approfondir, le cas de l’Allemagne, son électricité pollue beaucoup pourtant certains rétorquent que ses émissions diminuent et vont continuer dans ce sens, réaliste?

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    • Bonjour,

      Sur la page de l’ADEME à laquelle tu fais référence, ils disent bien d’aller ailleurs pour une estimation du nucléaire français et donne 6g(CO2)/kWh pour la France. Le 66g(CO2)/kWh vient d’une étude qui a été largement critiqué mais qui est beaucoup mis en avant par les antinucléaires… Je ne doute pas qu’on continuera d’être confronté à cette quantification malgré sa faible pertinence.

      L’Allemagne voit effectivement ces émissions se réduire. Mais, cette réduction aurait été plus importante si elle avait choisi de garder le nucléaire. En gardant le nucléaire, elle aurait pu fermer plus de centrales au charbon. Plus il y a de moyens renouvelables intermittents (solaire, éolien) sur le réseau, plus il est difficile (et coûteux) d’en ajouter. Il est difficile de savoir jusqu’où (et à quel coût) la dynamique de réduction continuera, même si elle est souhaitable.

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  3. Bonjour,

    Merci pour vos vidéos et toutes ces informations !!
    Prévoyez vous de faire une vidéo sur l’importance de la prise en compte des couplage Carbone/ Azote, et phosphore, potassium dans les prédictions du stockage du carbone par les écosystèmes et leurs limites également sur le long terme par rapport aux flux de GES dans l’atmosphère?

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    • Bonjour,
      Non, je ne pense pas. C’est une demande très précise. Je connais assez peu la biomasse et le stockage par les écosystèmes. Je serai peut-être amené à en parler mais pas sûr… et je ne sais pas quand !

      Désolé,
      Rodolphe.

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  4. Super vidéo ! Mais j’ai été déçu de ne pas voir mentionné le cas particulier d’Enercoop, qui ne recourt pas aux garanties d’origine mais traite directement avec des producteurs. C’est un modèle qui semble avoir plus de chances d’encourager vraiment le développement des renouvelables.

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  5. L’article de Sylvestre Huet est totalement dépassé. Il s’appuie sur un rapport de la cour des comptes qui évaluait en 2017 le coût des engagements en matière de renouvelables (PV, éolien et bioélectricité) jusqu’en 2046. Le chiffre de 121 milliards d’euros est très souvent cité depuis comme « ce que les renouvelables ont déjà coûté ». Mais le retournement du marché à la mi-2021 (sortie des confinements), accentué en 2022 (corrosion sous contrainte d’une bonne partie du parc nucléaire français, faible hydraulicité et aggression de l’Ukraine par la Russie) ont totalement changé les choses: beaucoup d’installations renouvelables produisent au-dessous du prix de marché, et reversent la différence à l’Etat par le mécanisme du « complément de rémunération ». Bref, les 121 milliards n’ont jamais existé, les dépenses réelles ont été très inférieures (environ 11 milliards pour l’éolien), et sont en voie de remboursement.

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